– C’est quoi la barre en face?
– …ben, ça peut que être la terre.
– Y a des îles en face du Tage ?
Coup d’œil sur la carte. Rien, évidemment. Pourtant, un mur noir barre l’horizon à l’ouest.
A ce moment-là, je suis toujours torse nu, en short et sandales dans le cockpit. Adieu Lisboa… Pando se déhale lentement en s’éloignant de l’estuaire du fleuve. 1 minute plus tard, le vent monte brusquement d’un cran. Trois tours dans le génois. Le temps d’aller au pied du mât prendre le premier ris, une première vague me fouette sans crier gare. La gite s’accentue. Nos regards se croisent.
– On prend le deuxième ?
Pas le temps d’enfiler un ciré : nouvelle manœuvre. Bateau au bon plein, la gite ne diminue toujours pas. 30 secondes plus tard, un mouchoir en guise de foc, je me félicite d’avoir fait installer un 3ème ris, que je prend sans plus hésiter, trempé jusqu’au os.
Ce n’est qu’à ce moment qu’une lumière s’allume dans nos cerveaux rendus mous par l’escale portugaise. Le mur de tout à l’heure… un grain !
La traversée Lisbonne-Madère commence dans des conditions musclées. Trois heures plus tard, le vent redevient nord-est, la nuit tombe et nous filons au portant, cap au 225.
5 jours et 550 miles plus tard, les falaises tourmentées de Porto Santo se profilent à l’étrave.
Nous arrivons à Funchal le jour de l’anniversaire des 500 ans de la ville.
Souvenirs de navigateurs de passage
Plus proche de l’Afrique (700 km) que de l’Europe (1000 km), L’Union Africaine définit Madère comme un « territoire africain occupé par une puissance coloniale »…
Hormis son climat subtropical et sa végétation luxuriante, la particularité de Madère réside surtout dans ses « Levadas », un système d’irrigation unique au monde, constitué de près de 1.400 km d’étroits canaux, creusés à la main, sur une île de seulement 60km de long!
Levadas
Traversée idyllique vers La Palma, aux Canaries, en 3 jours et 2 nuits
Réplique de la Santa Maria de Colomb
La Caldera de Taburiente, le plus grand cratère volcanique du monde.
Un abîme de 27 km de circonférence.
A droite, la route parcourue à bord d’Unimak.
A gauche, celle de Pandorak.
Point de rencontre : Las Palmas de Gran Canaria!
Un an après, je suis donc de retour aux Canaries, sur mon propre voilier.
C’est là que tout c’était arrêté avec Unimak, c’est d’ici que tout commencera avec Pando!
Départ prévu : mars 2009. D’ici là, quelques détails à régler…
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